Venu des Etats-Unis, le crowdfunding fait fureur en France. Le concept : permettre aux entreprises de lever des fonds sur la Toile… auprès des particuliers ! Mais avant de vous lancer dans l’aventure préparez bien votre campagne.

Vous avez une idée révolutionnaire ou vous souhaitez développer des projets ambitieux pour votre entreprise ?  Vous avez peut être entendu parler du crowdfunding, littéralement le « financement par la foule ». Ce nouveau concept présente de nombreux avantages pour un entrepreneur. En effet, le financement participatif permet à des projets à dimension humaine de voir le jour. Qu’il s’agisse de vendre des produits, de proposer un service innovant, voire de développer son concept en franchise, le crowdfunding permet aux petites entreprises de lever des fonds via des plateformes sur la Toile et de faire appel à la générosité des internautes. Il y a toutefois des erreurs à ne pas commettre, sous peine d’une perte de temps conséquente

1/ Donner des explications trop pointues

Il ne faut pas oublier que le crowdfunding s’adresse à un large public. Votre projet doit être compréhensible par tous. « Bon nombre de projets axés sur les nouvelles technologies n’ont pu, en raison de leur complexité et leur technicité, rencontrer leur public. La compréhension sur la Web se fait les 15 premières secondes », met en garde Guilhem Bertholet, expert en e-commerce et en crowdfunding. Ne vous lancez donc pas dans des explications trop techniques sur votre programme. En revanche, n’oubliez pas de démontrer en quoi votre offre peut les intéresser ! A noter que les plateformes vont étudier elles-mêmes la pertinence de chaque dossier et la motivation du dirigeant. Il est donc primordial de soigner cette étape de présentation du projet.

2/ S’y prendre trop tard

Un campagne de crowdfunding prend du temps. Ce n’est pas le J qu’il faut se réveiller et communiquer sur votre projet. A l’inverse, vous devez préparer le terrain au moins un mois à l’avance. Par exemple, n’hésitez pas à apposer des affiches dans votre commerce. N’hésitez pas non plus à relayer votre levée de fonds sur votre site internet, votre blog ou votre page Facebook. Ce sont de bons vecteurs de communication, vous permettant de diffuser l’information aussi rapidement qu’une traînée de poudre. A noter également qu’il est important de soigner votre communication, car, si votre message n’est pas assez clair, les internautes ne soutiendront pas votre concept.

3/ Ne pas s’impliquer dans sa levée de fonds

Les informations sur votre projet doivent être mises à jour régulièrement. N’hésitez pas non plus, de façon quotidienne ou hebdomadaire, à publier le pourcentage des fonds que vous avez d’ores et déjà récolté. « Pour sensibiliser un maximum d’internautes, le dirigeant doit personnaliser son discours et raconter une histoire autour de son projet. Certains internautes  jugent et prennent en compte la personnalité du chef d’entreprise », explique Guilhem Bertholet. L’implication constante du porteur de projet est donc un gage de succès. A titre d’exemple, la communication véhiculée par un dirigeant auprès du cercle d’amis ou des relations professionnelles représente entre 60 et 70 % de la réussite du projet.

4/ Ne pas étudier sa plateforme de crowdfunding

Il ne faut pas donner toute sa confiance à un site de crowdfunding sans avoir étudié, au préalable, sa notoriété et sans connaître le nombre d’internautes présents dans la base de données. Cette informations est généralement mentionnées sur les sites de crowdfunding. N’oubliez pas, par ailleurs, de regarder les frais transactionnels et frais de gestion des sites, qui correspondant à une commission prélevée (entre 4 et 6 %) sur les sommes récoltés. « Les jeunes plateformes n’appliquent pas toutes ces frais pour se faire connaître, à la différence d’Ulule.com ou de Kickstarter.com, qui sont des plateformes généralistes montantes », prévient Guilhem Bertholet. Privilégiez une plateforme qui correspond le mieux à votre besoin et à votre domaine d’activité. Prêtez également attention au mode de fonctionnement de ces sites, notamment les contrepartie qu’ils proposent aux internautes, à savoir des avantages en nature ou un retour financier.

5/ N’avoir qu’un source de financement

Pour financer le développement de votre entreprise, les spécialistes conseillent de na pas occulter les circuits traditionnels et financement, comme les investisseurs privés, les banques, les prêts d’honneur ou encore les business angels. « Si le projet est populaire sur la Toile, une démarche de crowdfunding peut inspirer confiance aux banques. Elles auront donc tendance à leur octroyer des prêts plus important, car les dirigeants vont pouvoir présenter un apport personnel plus conséquent », poursuis Stéphane Vromman, fondateur du site Bulb In Town.

Les experts sont unanimes. Le crowdfunding est considérée comme l’avenir de l’entreprenariat. Un concept qui ne peut que se développer, dans la mesure où ces sites répondent à une attente forte des investisseurs privée, déçus du monde de la Bourse, trop souvent déconnecté de l’économie réelle, mais également soucieux d’avoir une épargne responsable.